La Rozuela

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Informations de base

Année d´installation1980
ProductionElevage ovin et porcin
Surface130 ha
Nombre d´employés sur la ferme2
Date de mise en place des pratiques agroforestières 1980
LocalisationCamino del Puerto s/n. CP 23110 Pegalajar – Jaén
Sit web

La Rozuela

L'exploitation se consacre à l'élevage et à l'engraissement d'ovins et de porcs, dont la viande est ensuite vendue. Elle est située dans une région dominée par des peuplements de chêne vert, qui font l'objet de travaux de reboisement et d'entretien. Chaque année, des céréales sont semées sur la ferme pour nourrir le bétail. L'alimentation animale est également assurée par des pâturages, et des réserves de céréales déjà existantes.
Auparavant, des vaches laitières et des chèvres étaient élevées sur la ferme. Les arbres sont entretenus depuis le début des activités agricoles, c'est à dire depuis plusieurs siècles. La taille des chênes fut particulièrement prononcée dans les années 70, et a causé des dégâts irréversibles aux peuplements. Grâce aux connaissances acquises et transmises par des entités telles que l'IFAPA (Institut de recherche et de formation agricole et halieutique d'Andalousie) et l'UCO (Université de Cordoue), les techniques de taille actuelles ont été adaptées, afin d’assurer la durabilité du peuplement de chêne vert. Aujourd'hui, l'élevage ovin est certifié biologique. La nourriture des animaux provient des pâturages et des céréales produites sur l'exploitation. Les arbres, affectés par une taille excessive et diverses maladies, sont entretenus avec soin, en mettant en pratique les mesures apprises dans les cours et les conférences donnés par des experts en la matière. La gestion la plus durable possible est ainsi recherchée, dans la limite du possible.
  • Il est encore trop tôt pour observer les effets des changements de pratique d'élagage et de taille, bien qu’elles soient déjà mises en œuvre depuis quelques années, car ce type de boisement réagit très lentement aux perturbations : aucun changement significatif n'est encore détecté à l'échelle de l'exploitation.
  • Des nichoirs sont utilisés pour la reproduction des oiseaux, qui se nourrissent d'insectes et de larves (notamment d'éventuels futurs ravageurs du chêne). Le recours à la lutte biologique est encouragé, afin de réduire l'utilisation de produits chimiques néfastes pour la santé humaine et l'environnement.
Le système agroforestier a été hérité en même temps que la ferme. L'agroforesterie y a toujours été pratiquée de manière traditionnelle, mais selon un mode de gestion différent de celui appliqué aujourd’hui. Un réel transfert de connaissances est assuré de la part d'organismes tels que l'IFAPA et l'Université de Cordoue, qui nous informent des nouvelles techniques d'entretien des peuplements de chêne vert afin d'assurer leur santé et leur productivité; techniques qui sont aujourd'hui encore à l'état expérimental dans certains cas, mais qui sont tout de même appliquées sur l'exploitation agricole. Il n'existe pas de subventions de l'Administration pour la mise en œuvre de ces pratiques (plantation de nouveaux chênes, lutte contre les parasites, etc.), c'est le propriétaire qui décide d'en assumer les frais, car il considère ces actions comme nécessaires; bien que dans notre cas précis, cette reconstitution des peuplements de chêne vert fasse l'objet d'une initiative d'origine publique et privée, financée par les municipalités et les entreprises de la région. Il est très important de :
  1. Bien connaître son environnement : toutes les pratiques agroforestières ne sont pas adaptées à toutes les situations. Il est essentiel de bien connaître les conditions pédoclimatiques de l'exploitation, afin de choisir les pratiques adaptées. Par exemple, il ne faut pas planter des merisiers inoculés avec des champignons truffiers dans des sols acides, car ils préfèrent les sols basiques.
  2. Maîtriser les techniques pour les appliquer correctement : Il est essentiel de se former pour maîtriser les techniques mises en œuvre dans la gestion agroforestière, pour ne pas endommager les arbres, qui constituent une ressource inestimable pour l'exploitation. Par exemple, lors de l'élagage du chêne, il est nécessaire de manipuler correctement les outils pour éviter de blesser les arbres et ainsi ne pas favoriser l'entrée de pathogènes.
Description des techniques utilisées pour mettre en place le système agroforestier Parmi l'ensemble des mesures mises en place sur l’exploitation, on peut citer :
  1. L'élagage des peuplements de chêne vert, effectué à la tronçonneuse et à l'aide d'un tracteur.
  2. La lutte contre les parasites, les insectes foreurs et défoliateurs : Utilisation de produits non toxiques et de la lutte biologique (accueil de prédateurs naturels).
  3. Reconstitution du peuplement : plantation de semis pré-germés provenant d'arbres sélectionnés sur l'exploitation, selon un espacement de 10-12 mètres entre chaque plant. Protection par un grillage de 2 m de haut. Les semis issus de régénération naturelle sont également protégés.
Difficultés/enjeux
  1. Concurrence avec des productions plus intensives : Les coûts sont plus élevés en système extensif, et la production est plus faible, ce qui réduit les bénéfices.
  2. Soutien de la part de l'Administration : ces productions ne sont que trop peu soutenues, que ce soit sur un plan économique ou technique.
  3. Marchés : Les accords signés avec d'autres pays désavantagent nos produits, soumis à de nombreux contrôles sanitaires et de qualité, par rapport à ceux provenant de l'étranger, qui font l'objet d'une réglementation plus laxiste.
  4. Conditions environnementales : Le manque de précipitations et l'augmentation de la température, les maladies et ravageurs, la surcharge en UGB, etc. constituent autant de risque pour ces agroécosystèmes.
Les pratiques agroforestières, lorsqu'elles sont bien conduites et adaptées aux spécificités de chaque exploitation, peuvent avoir un impact positif bien réel. Ainsi, et après avoir acquis les connaissances et les compétences nécessaires, nous pouvons tirer le meilleur parti des ressources que nous offre notre ferme, tout en maintenant un équilibre agroécologique durable dans le temps. Dans notre cas, comme le système agroforestier réagit très lentement aux perturbations, il est encore trop tôt pour tirer des conclusions des actions que nous avons entreprises. Cependant, les conseils et la formation suivie nous font espérer que le changement de pratiques permettra une amélioration des conditions sur l'exploitation, générant ainsi une durabilité économique et environnementale. Perspectives L'exploitation est certifiée biologique est est gérée selon les modalités qu'implique ce cahier des charges. A l'avenir, elle est susceptible d’évoluer vers un modèle biodynamique, faisant ainsi un pas de plus vers une gestion la plus durable possible sur le plan environnemental tout en restant économiquement viable.
  1. Avoir une bonne connaissance de la réglementation ainsi que des aides existantes : il est nécessaire d'être à jour en ce qui concerne les normes qui doivent être respectées pour chaque type de production.
  2. Se former : Dans tous les aspects de la gestion d'une exploitation, de l'économie à la gestion des ressources animales et végétales.
  3. Bien connaître le contexte pédoclimatique de la ferme : Prendre en compte les possibilités offertes par la terre où nous exerçons notre activité, et ne pas mettre en œuvre des pratiques non rentables ou inadaptées aux caractéristiques de l'exploitation.
 
Conseil de l’agriculteur : "Avant de démarrer toute activité liée à l'agroforesterie, il est essentiel de savoir si elle peut être viable, c’est-à-dire constituer une source de profit pour les propriétaires et les employés, ainsi qu'un système durable d’un point de vue environnemental."